Chronique d’un joueur d'échecs no 7

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  • Chronique d’un joueur d'échecs no 7

    Bonne lecture!

    Philippe Lesage
    CHRONIQUE D’UN JOUEUR D’ÉCHECS NO 7 MONTRÉAL LE 31 AOÛT 2018
    Mythe ou réalité
    C’est en 2015, après plusieurs années d’absences, que j’ai décidé de faire un retour à la compétition échiquéenne. Après quelques tournois dans les clubs locaux avec de bons résultats contre des joueurs de calibre moyen à fort j’étais prêt à reprendre du service. Comme scénario, j’envisageais d’augmenter ma côté de 1700 points le plus rapidement possible. Pour être franc, je visais le titre d’expert d’ici un an ou deux, après tout, j’avais toujours pensé que cette histoire qui raconte que la plus part des joueurs d’échecs peuvent atteindre le niveau expert de 2000 points en compétition avec un peu d’étude et un certain talent serait à ma portée. Mais forcer de reconnaître que vers la fin de l’année 2017 non seulement j’avais plus ou moins augmenté ma cote mais j’avais aussi le sentiment désagréable de plafonner dans mon jeu. Une réflexion s’imposait donc ici, quel était le problème; le manque d’étude, une compréhension déficiente de mes plans et schémas, un système de prise de décision douteux, le début de la cinquantaine!!! À bien y penser, la triste vérité se trouvait dans toutes ces réponses mais à différent niveau selon mes forces et mes faiblesses.
    Pendant ce temps, je regardais la progression fulgurante de plusieurs jeunes joueurs québécois qui grâce à des programmes montréalais comme : Échec et Math, Équipe Québec ou celui en région de L’académie des échecs ont le bonheur de bénéficier de cours de qualité donner par des joueurs aguerris. Ce qui favorise, à tout le moins, un développement rapide de leur potentiel. Cela dit, c’est très bien pour assurer la relève par contre ce n’est pas la majorité des joueurs d’échecs qui auront droit à un tel encadrement afin de progresser adéquatement. Par conséquent, le chemin pour y arriver sera plus difficile et demandera une discipline de fer. Autrement dit, avant de rêver au titre d’expert vous devrez d’abord et avant tout avoir des objectifs réalistes selon votre niveau et comme le dit si bien l’adage «gravir les échelons une étape à la fois». Quel que soit votre cible, une chose est certaine, vous devrez y mettre le temps nécessaire pour l’atteindre.
    Étude et discipline
    Si vous êtes comme moi papa d’une petite famille avec un travail de 40 heures semaine et le chien qui exige son petit tour de fin de soirée… il ne sera pas toujours facile de prendre du temps pour étudier les échecs à travers les aléas de la vie quotidienne. Puisqu’il n’existe pas de recette secrète et qu’il faudra étudier, analyser et pratiquer aussi bien le faire dans un environnement structuré. C’est-à-dire, sur la base d’un horaire de planification d’entrainement quotidien selon vos disponibilités. À titre d’exemple, voici mon horaire d’entrainement durant la saison des tournois. Il s’agit d’un horaire sur 4 jours avec 1h de pratique par jour se qui me permet de bien aiguiser mes habiletés en vue des tournois.
    Jour 1 Étude Ouverture (30 min)-Résoudre Tactique (15 min)-Résoudre finale (15 min)
    Jour 2 Étude Stratégie (30 min)-Jouer des parties (3x 5 min)- Résoudre Tactique (15 min)
    Jour 3 Étude Ouverture (30 min) –Résoudre Finale (15 min)- Jouer des parties (3x5 min)
    Jour 4 Étude Finale (30 min)- Résoudre Tactique (15 min)- Jouer des parties (3x5 min)
    Après votre séance de 4 jours complétés vous reprenez simplement au jour 1 et vous recommencer. Bien sur, vous pouvez prendre des congés, le plus important sera de toujours garder votre séquence dans le même ordre. Si jamais, vous n’avez pas la chance de terminer une étape alors la reprendre le lendemain. Bon, je sais, je vous attends déjà me dire « Je n’ai pas une heure à mettre sur les échecs par jour!» alors simplement réduire les temps selon vos besoins. Vous pouvez également changer les paramètres, par exemple, si vous voulez améliorer vos finales alors ajouter des études de finale et ainsi de suite. L’idée n'est pas de faire des heures et des heures d’études mais bien de pratiquer de manière récurrente différents aspects de votre jeu et d’améliorer celui-ci en vue des tournois à venir. Il ne faut surtout pas négliger de refaire encore et encore les techniques de bases dans les différentes finales ou encore de rejouer les plans qui découleront de vos ouvertures préférées. Le moment venu, sur l’échiquier, vous les maîtriserez se qui vous donnera un avantage indéniable.
    Calendrier et tournois
    Parlant de tournoi à venir... et tant qu’a être bien organisé, pourquoi ne pas prévoir à l’avance votre calendrier de tournois en vue de la prochaine année. Ainsi, vous serez en mesure d’intensifier votre préparation, à l’aide de votre horaire d'entraînement, au moment opportun, soit quelques semaines avant le tournoi. Pour ma part, j'aime bien la formule des tournois d’une partie par semaine offerte dans plusieurs clubs afin de mettre en pratique mes apprentissages et de garder la forme. Suivra un tournoi de semi-rapide du samedi et finalement 3 à 4 gros tournois de fin de semaine par année qui seront mes tournois importants de la saison.
    Développer des bonnes habitudes
    Le regretté entraîneur et MI Mark Dvoretsky proposait, il y’a déjà longtemps, une formule du genre « chess training schedule » plus intense et exigeante à voir dans ses nombreux volumes qui, soi dit en passant, sont sans contredit les meilleurs du genre. Comme vous pouvez le constater, il n'y a donc rien de nouveau dans cette version sinon quelle est plus simple, plus pratique et plus facilement applicable. Au fond, l’idée de base demeure la même, soit de développer de bonnes habitudes de travail de manière régulière sur l’échiquier. L’autre facteur déterminant dans ma progression et dans la compréhension de mon jeu sera ma rencontre avec un maître (MF) se qui sera d’ailleurs le sujet de ma prochaine chronique. Récemment, j’atteignais finalement un premier objectif en dépassant la barre des 1800 points du en grande partie à ce travail acharné sur l’échiquier. En terminant, ne vous décourager surtout pas puisque selon l’écrivain et journaliste Malcolm Gladwell, l’auteur de «La Force de l’intuition», il faut environ 10 000 heures pour devenir un expert dans une compétence particulière. Se qui représente 3 heures de pratique par jour pendant 10 ans! Qu’à cela ne tienne, l’important est d’avoir du plaisir à pratiquer votre activité préférée tout en gardant le souci de vous améliorer constamment.



















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