Le bridge est un sport par décision de la cour

[Pierre Denommee]

Malheureusement, je parle de la cour de l'Angleterre, pas de celle du Québec.

Ou lieu de se résoudre passivement à accepter l’exclusion des sports de l'esprit des subventions comme nous le faisons ici, la Fédération de bridge d'Angleterre a intenté une poursuite afin de forcer le gouvernement britannique à reconnaître les sports de l'esprit comme étant des sports à part entière. Première victoire, le tribunal reconnait que le bridge est un sport et mentionne que les échecs en sont un aussi. La Fédération de bridge pourra donc contester le programme de subvention de sports England qui exclut arbitrairement les sports de l'esprit de toute forme de soutien financier.

À quand une contestation similaire au Canada?


http://news.nationalpost.com/news/wo...in-is-a-muscle

[Denis Gauthier]

Re: Le bridge est un sport par décision de la cour

Que la CFC ou la FQE fassent de même...En ont-ils le courage?

[Pierre Denommee]

Re: Le bridge est un sport par décision de la cour

Que la CFC ou la FQE fassent de même...En ont-ils le courage?

Pour se battre en cour, il faut plus que du courage, il faut de l'argent. Le bridge est beaucoup plus riche que les échecs. Très peu de polices d'assurance couvrent le fait d'être demandeur dans un procès. Le cas échéant, il faut obtenir la permission de l'assureur avant d’entamer les procédures. Comme cette cause ne vise pas à collecter de l'argent du défendeur, l'avocat qui la plaide ne recevra pas un pourcentage de la somme obtenue. L'assureur devrait donc assumer seul 100% des frais de justice ce qui va probablement être jugé trop risqué et l'assureur va refuser de prendre en charge cette cause.

La structure du bridge en Amérique du nord fait en sorte que les Ligues parlent directement au niveau supérieur sans passer ni par une Fédération québécoise, ni par une Fédération canadienne. En fait, la Fédération québécoise a été dissoute par ce que sans utilité et sans autorité réelle. Sans l'accord des autres pays, il nous est impossible de modifier la structure des échecs qui est lourde même dans les pays qui comptent 60 000 joueurs licenciés. La structure comporte habituellement au moins trois niveaux et parfois plus. La Fédération nationale (canadienne ici) est le seul niveau qui est obligatoire, les autre niveaux sont laissés à la discrétion de la Fédération nationale.

Nous devons aussi vivre dans la réalité québécoise de l'interlocuteur unique. Le gouvernement du Québec exige de parler uniquement à une seule Fédération par discipline. En Ontario, n'importe qui peut demander une subvention pour un tournoi d'échec directement à la fondation qui gère les profits des casinos, mais ici, tout doit passer par la FQE.

Bien que théoriquement il pourrait exister une autre Fédération d'échecs du côté sportif, cela demeure très ardu. Le vélo a réussi à convaincre Québec de reconnaître deux Fédérations: une compétitive et sportive, l'autre récréative. La note numéro 1 dans ce document tue les échecs en tant que sport http://www.education.gouv.qc.ca/file...sanceRegie.pdf

Dans le cas où un organisme demanderait d’être reconnu en tant qu’organisme québécois de régie sportive alors qu’il régit un e activité qui n’est pas considérée, traditionnellement ou dans la perspective québécoise contemporaine, comme un sport, le Ministère déterminerait, sur une base ponctuelle et notamment à l’aide de la définition suivante, si l’activité régie par l’organisme est effectivement un sport; Sport: « Activité physique qui fait appel à des habiletés techniques, nécessite un équipement et des installations spécifiques et s’exerce sous la forme de compétitions organisées, suivant des règles reconnues

Le CIO se réjoui que les échecs ne nécessitent aucune installation spécifique par ce que cela ne coutera pas cher au pays organisateur des jeux. Malheureusement, la définition périmée du mot sport utilisée au Québec demande des installations spécifiques et une activité physique. Même si la Fédération sportive d'échecs Gauthier arrivait à se faire reconnaitre, avec le gouvernement libéral austérito-coupeur actuel, il est clair que le budget du secteur sportif n'augmenterait pas par ce qu'une nouvelle Fédération doit être financée. Les échecs devraient donc voler le financement des Fédérations sportives existantes. On peut sans peine imaginer le genre d'acceuil que le délégué des échecs aurait à l'assemblée générale de Sports Québec.