Le cerveau des expert de Philip Ross

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  • Le cerveau des expert de Philip Ross

    Extraits d'un article de Philip Ross, expert en sciences cognitives, qui a écrit « Le cerveau des experts » paru dans la revue « Pour la science » de septembre 2006.





    On ne naît pas intelligent, on le devient !

    Rien n’est figé, tout peut s’améliorer : « Plusieurs études ont montré que les compétences augmentent linéairement de l’enfance et jusqu’au milieu de la trentaine. »

    Comment s’améliorer ?
    « Un entraînement opiniâtre est la clef du succès pour les grands maîtres du jeu d’échecs, mais aussi pour les musiciens virtuoses, ou encore pour les sportifs. Des recherches récentes indiquent que la motivation est un facteur plus important que les capacités innées. »

    « Certaines positions de l’échiquier où un calcul précis et détaillé est décisif permettent aux grands maîtres de briller : pour ainsi dire ils explorent davantage de branches de l’arbre des positions que l’amateur.

    L’expertise repose plus sur un stock de connaissances structurées que sur une puissance d’analyse supérieure. Confronté à une position difficile, un joueur médiocre calcule longtemps, tente d’anticiper de nombreux coups, sans voir la suite logique des coups, alors que le grand maître sélectionne rapidement quelques coups possibles, les analyse et sélectionne celui qui lui semble le meilleur.

    Cette différence traduit l’existence d’une forme particulière de mémoire, spécifique des agencements des pièces pendant une partie. Cette mémoire spécifique doit se développer grâce à l’entraînement car les grands maîtres ne se débrouillent pas mieux que les autres pour les tests de mémoire généraux. De fait, la présence d’une telle mémoire spécifique dans un domaine particulier de connaissance est l’indice de l’existence d’une expertise. »


    Est-il facile d’accéder à l’expertise ?

    « Tous les théoriciens de l’expertise se rejoignent sur un point : la construction de ces structures (mémorielles) dans le cerveau requiert des efforts prodigieux. H. Simon a élaboré une loi psychologique - la règle des dix ans -, selon laquelle il faut environ une décennie de travail intensif pour devenir expert en quelque domaine que ce soit. » « Même des enfants prodiges comme Gauss en mathématiques, Mozart en musique ou Bobby Fischer aux échecs, ont dû fournir un effort équivalent, peut-être en commençant plus tôt et en travaillant plus dur que les autres. »

    « La prolifération récente des prodiges aux échecs ne fait que révéler l’avènement des méthodes de jeu d’échecs sur ordinateur, qui ont permis aux enfants d’étudier beaucoup plus de jeux de maîtres et de jouer plus souvent contre des programmes de haut niveau que la génération précédente. B .Fischer fit sensation lorsqu’il obtint le titre de grand maître à l’âge de 15 ans en 1958 ; le détenteur actuel du record, l’Ukrainien Sergei Karjakin, a obtenu ce titre à l’âge de 12 ans et sept mois seulement. »


    Comment accéder à l’expertise

    « Ce ne serait pas l’expérience en tant que telle qui importerait, mais l’entraînement, « apprentissage laborieux », qui suppose d’affronter sans cesse des défis situés un peu au-delà de ses compétences. C’est pour cette raison qu’il est possible de passer des dizaines de milliers d’heures à jouer aux échecs ou au golf ou d’un instrument de musique sans jamais dépasser le niveau d’un amateur, et pourquoi un étudiant bien encadré peut progresser davantage et plus rapidement.

    Le temps passé à jouer aux échecs, même lors de tournois, semble moins contribuer aux progrès du joueur qu’un entraînement acharné ; les compétitions ont pour principal intérêt de mettre en évidence les faiblesses auxquelles il conviendra de remédier par l’apprentissage. »

    « Cette croyance bien ancrée en l’importance du talent inné n’est guère étayée. Ainsi, dans le développement de l’expertise, la motivation semble jouer un rôle bien plus important que la capacité innée. De plus, le succès engendre le succès, car chaque réussite renforce la motivation de l’enfant.
    Sans entraînement, aucun novice ne deviendra expert.

    En revanche, l’entraînement sans talent ne donnera sans doute pas un grand maître. Une subtile combinaison de motivation, d’amour de son art, de talent inné, d’entraînement intensif et d’un environnement favorable aide le grand maître ou l’expert à se réaliser. »



    Michel
    Michel Barré
    Pour apprendre tous les principes de base des échecs :
    http://www.chessmichel.com

  • #2
    Re: Le cerveau des expert de Philip Ross

    Michel !

    À force de nous partager ces pures vérités tu risques de devenir un Saint. J'ose te le dire car je pense que tu vas toujours passer dans les portes.. Aussi, si je pouvais te renvoyer l'ascenceur je le ferais mais bon, je profite en masse sans rien rendre. Je suis sûr que je suis pas le seul, alors, il faut bien que quelqu'un te le dise : Merci.

    SB
    Last edited by Steve Bolduc; Wednesday, 7th July, 2010, 02:36 PM.

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    • #3
      Re: Le cerveau des expert de Philip Ross

      Laslo Polgar ,un psychologue, a écrit un livre prétendant aussi qu'un enfant n'est pas né prodige. C'est par l'entrainement qu'il le devient.

      Il a prouvé cette théorie en entrainant ses 3 filles. Voici un fascinant vidéo sur Susan. De la 26e minute à la 28e, le vidéo explique comment, en s'entrainant plusieurs heures par jour, le cerveau de Susan s'est modifié. À partir de la 41e minute, on montre un scan montrant comment son cerveau se comporte en examinant des positions d'échecs. Fascinant!

      http://video.google.com/videoplay?do...5927858479238#

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      • #4
        Re: Le cerveau des expert de Philip Ross

        On nous tente régulièrement de nous faire avaler que le génie est une affaire de travail plus que de talent.

        La théorie de Lazlo Polgar a été démolie à maintes reprises (d'ailleurs, il n'est même pas un scientifique). Notamment par l'expérience expérimentale relatée dans un magazine scientifique sérieux ; il y a déjà une quinzaine d'années.

        On avait enseigné le violon à de très jeunes enfants (20 je crois) pendant 3 ans. Et bien qu'ils étaient très motivés, aucun n'est devenu un prodige génial. Aucun n'a développé un talent notable.

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        • #5
          Re: Le cerveau des expert de Philip Ross

          Je crois aussi que le talent est inné, c'est-à-dire qu'il arrive (ou non) à la naissance dans un domaine spécifique. Malheureusement, certains sont nés avec un grand talent mais ce talent ne sera jamais développé, en raison de l'ignorance de la présence de ce talent chez la personne ou tout simplement par un manque d'intérêt de celle-ci face au domaine en question.

          Cependant, détenir un talent est une chose, mais savoir le développer en est une autre. Pour développer un talent, il faut beaucoup de temps, de travail et de persévérance. Un joueur d'échec peut être né avec un immense talent, s'il n'investit pas d'effort et de temps pour le développer, il restera toujours un joueur <<ordinaire>>. Ce principe s'applique aussi à l'inverse (selon mon opinion bien sur): une personne qui vient au monde et qui n'a pas la chance de détenir ce talent aux échecs, même s'il consacre sa vie au jeu, ne deviendra jamais un grand joueur . Oui il va atteindre un certain niveau, mais jamais pour se démarquer des autres joueurs.

          Bref, il est absolument nécessaire d'avoir les deux afin d'exceller aux échecs: le talent qui s'acquiert à la naissance, ainsi que l'effort, le travail et l'étude par la suite.

          p.s je n'avais pas lu l'article de Mr. Barré quand j'ai écrit mais il confirme effectivement le fond de ma pensée...
          Last edited by Marc Arseneault; Friday, 9th July, 2010, 02:33 AM.

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