Difficile les échecs au féminin

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  • Difficile les échecs au féminin

    Sur le babillard anglais je lis sur la polémique au sujet du faible niveau des joueuses de l'équipe féminine des Olympiad d'Échecs.

    Ma fille de 8 ans Cendrina vient de se faire éjecter du Club junior d'Échecs de St-Bruno de notre ville St-Bruno de Montarville en raison de son niveau de jeu trop compétitif. Ma fille (et mes deux garçons de 5 et 6 ans par le fait même) se retrouvent donc sans club junior (semi-rapides) en ce début de saison Échecs et Math.

    L'hiver passé, à l'àge de 7 ans, Cendrina avait déjà la 3ème meilleure cote du club.

    Le Club junior d'Échecs de St-Bruno chaque vendredi groupait les enfants selon leur cote soit "Niveau 3: débutant, Niveau 2: intermédiaire et Niveau 1: avancé". Cendrina en raison de sa cote faisait partie du Niveau 1: avancé et elle s'y voyait enseigner des notions intéressantes d'échecs. Les parents d'adolescents (moins bien côtés) du conseil d'administration voyant que Cendrina en raison de sa cote faisait partie du groupe 1 dans les classes d'échecs firent une réunion et décidèrent à l'unanimité que Cendrina en raison de son àge serait rétrogradée à un niveau inférieur. Dans ses classes on lui enseigna donc jusqu'à la fin de l'année des notions simples et déjà acquises.

    Puis durant l'année 2007-2008 les adolescents cessèrent tous sauf un de parler à Cendrina et refusèrent systématiquement de joueur contre elle. Elle se voyait donc jouer chaque semaine avec des joueurs de cote d'au moins 300 de moins qu'elle et elle ne refusa aucun match.

    Arrivèrent alors les interclubs 2007-2008 Échecs et Math comme par les années précédents. En raison de la cote de Cendrina le club était obligé de lui donner une échiquier élevé. Les gens boycottèrent tout simplement le deuxième interclubs Échecs et Math. Au troisième interclub le directeur du Club Claude Lalumière annonca à tous par courriel que Cendrina se verrait confier l'échiquier 3 même si elle avait alors la deuxième meilleure cote des participants du club (il affichait les cotes dans le courriel). Cendrina participa et se vit confier l'échiquier numéro 2 (les règlements du tournoi qui lui interdisait de prendre un échiquier inférieur).

    Durant cette année 2007-2008 Cendrina gagna toutes ses parties des deux tournois féminins du Club la consacrant championne féminine du club. Elle gagna donc les deux trophés qui habituellement était toujours gagnés par une joueuse qui prend des cours d'Échecs privés avec le directeur du Club Claude Lalumière. Le directeur affirma devant d'autres parents que Cendrina avait été chanceuse de gagner contre son élève à lui car elle avait perdu son pion passé et il dit qu'elle avait gagné mais est-ce qu'elle l'avait mérité? Pourtant dans ce match elle avait gagnée la dame et le cavalier sans compensation!!!! Arrivé à la maison Cendrina jeta son trophé.

    Au courant de l'été le conseil d'administration a décidé de retirer le championnat féminin tout simplement. Si le Canada veut ainsi aider les filles à compétitionner comme les garçons je crois qu'on si prend un peu mal.

    Durant l'été la cote de Cendrina FQE dépassa celle du deuxième joueur du club et nous venions de dépasser un autre joueur d'une maman importante du conseil d'aministration. Voilà que nous apprenions par courriel cette semaine que:
    1- Un club d'échecs n'est pas l'endroit pour compétitionner et faire des tournois.
    2- Le club veut des joueurs qui ne jouent qu'occasionnellement. (Pourtant le fils du directeur du Club a 1700 de cotes et gagne chaque année le trophé du tournoi interne!!!!
    3- Le club ne veut pas encourager les joueurs qui ont des entraîneurs (pourtant ma fille n'a aucun entraîneur et le directeur Claude Lalumière lui-même enseigne à des enfants du club dont son fils).
    4-Les trophés ne seront désormais plus donnés pour les performances mais pour la participation.
    5- Il n'y aura plus de compétitions féminines dans le club. (Cendrina aurait été la favorite)

    Les enfants jouent différemment des adultes car ils misent beaucoup sur le tactique. Comment se pratiquer et socialiser avec des enfants si on nous ferme la porte.

    Alors je vois ces commentaires désobligeants envers le niveau de jeu des filles qui vont aux Olympiad représenter le Canada et je me dis que si les participantes se sont faits barrer ainsi les portes plus jeunes, comment peuvent-elles encore mériter des sarcasmes rendues adultes? Qui est vraiment responsable de leur niveau de performance et de leur niveau de motivation?

    Carl
    St-Bruno de Montarville
    Last edited by Carl Bilodeau; Tuesday, 26th July, 2011, 11:28 AM.

  • #2
    Re: Difficile les échecs au féminin

    Si ce que rapporte Carl dans le message précédent n'est vrai qu'à moitié, c'est déjà absolument scandaleux! J'ai peine à croire que des clubs qui prétendent vouloir promouvoir les échecs puissent agir ainsi et avancer des sornettes tels que "un club d'échecs n'est pas l'endroit pour compétitionner et faire des tournois'! Si il y a une autre version de l'histoire (celle du Club de St-Bruno) j'aimerais bien la lire. Je connais un peu Claude Lalumière et je suis extrêmement étonné qu'il puisse être associé à de telles bêtises!

    Mais d'après les résultats que je peux voir (c'est à dire pas grand chose, ni en quantité ni en qualité) 90% des clubs d'échecs au Québec sont dysfonctionnels, et tout particulièrement ceux qui "s'occupent" des jeunes. Ceux-ci ne peuvent tout simplement pas se développer et bénéficier des bienfaits de la pratique des échecs, si ces clubs n'encouragent pas la compétition dans un cadre bien structuré qui encourage la progression plutôt que le contraire! Or les résultats d'ensemble de nos jeunes montrent que, sauf exception rarissime (tel Nikita Kraiouchkine qui n'a pas été formé ici), ils cessent rapidement de jouer à l'âge du secondaire et ce, sans avoir atteint un niveau de jeu intéressant et, par conséquent, sans avoir développé les habiletés intellectuelles qui devraient aller avec. Certaines remises en question s'imposent à tous les niveaux. C'est bien joli de dire que l'apprentissage des échecs est bon pour la jeunesse, mais encore faut-il que cette apprentissage se fassent dans les conditions appropriées. Sinon, on fait le contraire des buts recherchés.

    Comment


    • #3
      Re: Difficile les échecs au féminin

      Originally posted by Jean Hébert View Post
      Si ce que rapporte Carl dans le message précédent n'est vrai qu'à moitié, c'est déjà absolument scandaleux!
      Pour en savoir plus sur le sujet :

      http://quebecechecs.com/index.html

      Voir l'enfilade :

      Jeune fille de 8 ans éjectée du club parce que "trop fo

      Je suppose que le titre était trop long pour s'afficher au complet.

      La fin devait sans doute se lire ainsi : "trop forte".

      JPR
      .

      Comment


      • #4
        Re: Difficile les échecs au féminin

        Le problème c'est que presque tout tiens de l'initiative privée, et fait on-the-side, bénévolement et presque contre vents et marées. Faire quelque chose qui marche a un niveau souhaitable demanderait premièrement un intérêt du public (le reportage à Découverte est un bon pas il me semble) et des initiatives, pour l'instant publiques (ou des initiatives privées du genre philanthropes, ce qui revient à se fier au ciel). Quels sont des bon moyens pour financer un club d'échecs au Québec?

        Sans vouloir parler pour lui, celui qui s'occupe des échecs scolastique à Lanaudière n'a pas beaucoup de coopération des écoles mêmes, il a envisagé d'autres projets extra-scolaires, et en plus c'est le président du club, organise des tournois, est un joueur d'échecs plus autres hobbys, a un travail, une femme et (bientôt) une famille.

        Le "quoi" qui ne marche pas dans les échecs au Québec, je pense pas que ce soit un secret pour personne, mais c'est le "comment" régler ce problème là qui est problématique, et à ce sujet là j'ai pas souvent vu de suggestions.

        Mais bon, je suis tout nouveau au sein des échecs (des échecs québécois par surcroit) alors peut-être aussi que j'ai tort.

        Evidemment le cas de la petite Cendrina est une histoire complètement différente quis emble avoir plus à voir avec de l'idiotie (jusqu'à preuve du contraire).
        Last edited by Etienne Cote; Tuesday, 9th September, 2008, 10:11 PM.

        Comment


        • #5
          Re: Difficile les échecs au féminin

          Originally posted by Jean Hébert View Post
          Si ce que rapporte Carl dans le message précédent n'est vrai qu'à moitié, c'est déjà absolument scandaleux!

          .......

          C'est bien joli de dire que l'apprentissage des échecs est bon pour la jeunesse, mais encore faut-il que cette apprentissage se fassent dans les conditions appropriées. Sinon, on fait le contraire des buts recherchés.
          Jean,

          Merci d'être le premier à débattre ici. C'est bien apprécié. En plus on commence avec le sommet.

          Je suis à la recherche de solutions. J'ai présenté notre situation en "témoignage" et aussi en vide-coeur sur la situation de notre fille mais la suite de cette histoire ne donnera malheureusement pas de solutions pour la saison qui débute.

          Si l'an passé on a enduré pareille situation pour Cendrina c'est tout
          simplement qu'on ne voyait pas d'autres solutions pour nos enfants. J'ai deux
          garçons de 5 et 6 ans en plus de Cendrina. Pour leur donner l'intérêt un club
          d'Échecs social est essentiel. Cet été ils n'avaient pas de club et leur intérêt pour les échecs était nul aussi et ils n'ont pas joués. Mon erreur l'an passé : J'aurais dû sortir Cendrina de là au lieu d'arracher les trophées de force mais le côté pratique l'a emporté car je voyageais trois enfants en voiture, ils aiment être ensemble, maman reste avec les deux bébés à la maison, Cendrina encourage les plus jeunes, etc.

          Je ne peux motiver deux garçons de cet âge en les faisant jouer sur internet
          (je n'y arrive pas). Ils ont besoin de voir et de jouer avec des enfants de
          leur âge comme le font les Chinois du Québec avec leurs clubs. À St-Bruno
          l'an passé mes garçons n'étaient pas trop compétitifs, tout le monde leur
          parlaient et ils ont eut beaucoup de plaisirs. Ces jours-ci ils ont repris le gout de jouer pensant qu'on débutait le club. Un club social me semble essentiel à cet âge pour donner l'intérêt.

          Rendu à 8 ans je crois (c'est la conclusion que je tire cette semaine) que
          Cendrina peut se passer d'un club d'Échecs junior pour enfant en autant que dans les tournois et clubs d'adultes il y ait aussi des enfants afin de pouvoir affronter aussi des joueurs plus tactiques que positionnels pour ne pas être
          défavorisée dans ses tournois enfants et ne pas se sentir seule.

          Actuellement dans les tournois pour adultes il y a des enfants de son âge qui s'intéressent aux parties lentes. Cela veut malheureusement aussi dire qu'il faut que je sépare cette année les Échecs de mes garçons de ceux de Cendrina.

          Requête pour la FQE:
          Par conséquent si on fait la transition adulte à 8 ans en raison de la carence en clubs juniors on a donc besoin d'un Championnat Jeunesse du Québec
          FQE 2009 pour les 8 ans et moins en plus des U10, U12 en parties lentes.

          C'est essentiel car si nous sommes privés d'objectifs, de médailles et de
          trophées de club il faudrait probablement que la FQE compense. Et je crois que cela répondrait un peu à ce que tu disais sur la situation au Québec.

          On a aussi besoin d'une section U-8 Fille, U10-Fille etc., au Championnat
          jeunesse du Québec car les filles au niveau Canadien et International jouent
          séparément et jouent des parties lentes. Même si le nombre de compétitrices
          ne serait pas élevé au moins pour celles qui s'entrainent il y aurait une
          motivation, un but, un titre, une médaille. Le fait d'être dans un pays où la
          compétition est faible justifie-t'elle de ne pas avoir de sections filles et
          des championnes qui ont le titre? La réponse c'est non et ce même s'il y
          avait une seule fille dans la section. On fusionne les sections pour le
          tournoi et on récompense en fonction des âges. Est-ce qu'une Susan Polgar Québécoise devrait dans son CV être privée des titres U8-Filles, U10-Filles alors qu'une Susan Polgar Russe aurait ces titres dans son CV à cote égale? Les parents auraient alors d'autres alternatives que les Championnats mondiaux pour les enfants intéressés aux parties lentes. Pour l'âge de Cendrina (8 ans) cette année on a trois filles au Québec que j'estime fortes (entre 1100 et 1250 parties lentes) et si je ne me trompe pas elles sont aussi fortes que les trois meilleures américaines de cet âge.

          Maintenant que faire de l'âge de 4 à 7 ans pour mes quatre autres enfants qui grandissent? Je crois qu'il faut faire comme l'an passé, coller dans un club (mais si on devient un irritant il faut quitter au lieu d'arracher les trophées de force aux parents des ados). Sauf que je regarde les clubs accessibles autre que St-Bruno et les cotes sont tellement basses (si je ne me trompe pas) que mes garçons ne vont pas y progresser. Je vais faire le tour.

          Le gros problème qu'il me reste c'est le 4 à 7 ans et idéalement en partie lentes.

          Carl

          Comment


          • #6
            Re : Difficile les échecs au féminin

            Que de problèmes... C'est toujours la même chose.
            J'ai appris par moi-même justement pour éviter ces conflits, en entraînant un club d'échecs dans mon école.

            Peut être pourriez vous aussi essayer d'en créer un dans leur environnement scolaire, avec l'aide des parents et professeurs?

            Comment


            • #7
              Re : Re: Difficile les échecs au féminin

              Originally posted by Carl Bilodeau View Post

              Requête pour la FQE:
              Par conséquent si on fait la transition adulte à 8 ans en raison de la carence en clubs juniors on a donc besoin d'un Championnat Jeunesse du Québec
              FQE 2009 pour les 8 ans et moins en plus des U10, U12 en parties lentes.

              C'est essentiel car si nous sommes privés d'objectifs, de médailles et de
              trophées de club il faudrait probablement que la FQE compense.
              J'ai mentionné votre cas à Richard Bérubé, directeur général de la Fédération, qui aimerait bien vous parler. Son numéro: (514) 252-3034.

              Comment


              • #8
                Re: Re : Difficile les échecs au féminin

                Originally posted by Felix Dumont View Post
                Que de problèmes... C'est toujours la même chose.
                J'ai appris par moi-même justement pour éviter ces conflits, en entraînant un club d'échecs dans mon école.

                Peut être pourriez vous aussi essayer d'en créer un dans leur environnement scolaire, avec l'aide des parents et professeurs?
                Félix,

                Je te félicite dans un premier temps de ton implication alors qu'on me dit que tu n'as ou avait que 16 ans!!! Bravo.

                Mes enfants font l'école à la maison alors nous n'avons pas vraiment d'école. Je crois qu'avec mes enfants nous allons sûrement lancer un club dans quelques années. Actuellement ils ont : 6 mois, 2 ans, 5 ans, 6 ans et 8 ans par conséquent ils requièrent 100% de mon temps et ne peuvent en investir aucun pour m'aider à gérer un club..... mais ils vont grandir alors là attention les autres clubs juniors on va tous vous défon.... je veux dire on va tous vous inviter à faire des matchs amicaux.

                Merci Félix.
                Carl

                Comment


                • #9
                  Re: Difficile les échecs au féminin (mise au point)

                  Pour une mise au point par M. Claude Lalumière sur quebecechecs.com :

                  http://www.quebecechecs.com/phpBB2/v...?p=55263#55263

                  Un texte extraordinaire.

                  JPR
                  .

                  Comment


                  • #10
                    Re : Re: Re : Difficile les échecs au féminin

                    Originally posted by Carl Bilodeau View Post
                    Félix,

                    Je te félicite dans un premier temps de ton implication alors qu'on me dit que tu n'as ou avait que 16 ans!!! Bravo.

                    Mes enfants font l'école à la maison alors nous n'avons pas vraiment d'école. Je crois qu'avec mes enfants nous allons sûrement lancer un club dans quelques années. Actuellement ils ont : 6 mois, 2 ans, 5 ans, 6 ans et 8 ans par conséquent ils requièrent 100% de mon temps et ne peuvent en investir aucun pour m'aider à gérer un club..... mais ils vont grandir alors là attention les autres clubs juniors on va tous vous défon.... je veux dire on va tous vous inviter à faire des matchs amicaux.

                    Merci Félix.
                    Carl
                    Même si vos enfants font l'école à la maison, ils sont des élèves d,une commission scolaire. Vous pourriez voir si une école de votre coin a un club ou des activités para-scolaires. Ou encore les loisirs de la ville! Je sais que ce n'est pas facile : j'ai dû faire bien des démarches pour que l'école de mon fils adhère à une organisation et je suis la seule adulte qui est disponible à les accompagner dans les tournois, le soir.... Mais ça en vaut la peine : les jeunes s'amusent, sont contents s'ils font de bons coups ou gagnent mais AVANT TOUT, ILS S'AMUSENT, ONT DU PLAISIR. Chose qu'il ne faut pas oublier pour vos et nos enfants.....
                    Ils n'ont pas besoin d'être mêlés dans des disputes d'adultes, juste de jouer ( déf. : Se recréer, se divertir, s'amuser;)

                    Comment


                    • #11
                      Re: Re : Re: Re : Difficile les échecs au féminin

                      Originally posted by line lamontagne View Post
                      les jeunes s'amusent, sont contents s'ils font de bons coups ou gagnent mais AVANT TOUT, ILS S'AMUSENT, ONT DU PLAISIR. Chose qu'il ne faut pas oublier pour vos et nos enfants.....
                      Ils n'ont pas besoin d'être mêlés dans des disputes d'adultes, juste de jouer ( déf. : Se recréer, se divertir, s'amuser;)
                      Il ne faudrait pas oublier non plus que le jeu chez l'enfant a une fonction et un but: favoriser son développement, que ce soit au niveau physique, psychologique/émotif, ou intellectuel. Il n'est donc pas souhaitable que le jeu ne serve qu'à amuser un enfant et qu'on le laisse faire n'importe quoi, n'importe comment, sous prétexte "qu'il s'amuse". C'est pour ça que certains jeux/jouets portent l'étiquette "éducatif". Les parents "allumés" en tiennent compte...
                      En ce qui concerne les échecs, il est dommage que trop souvent on ne s'en serve que pour amuser, sans encadrer suffisamment le jeune pour en maximiser le potentiel éducatif.

                      Comment


                      • #12
                        Les échecs comme outil de développement

                        Originally posted by Jean Hébert View Post
                        Il n'est donc pas souhaitable que le jeu ne serve qu'à amuser un enfant et qu'on le laisse faire n'importe quoi, n'importe comment, sous prétexte "qu'il s'amuse". C'est pour ça que certains jeux/jouets portent l'étiquette "éducatif". Les parents "allumés" en tiennent compte...
                        En ce qui concerne les échecs, il est dommage que trop souvent on ne s'en serve que pour amuser, sans encadrer suffisamment le jeune pour en maximiser le potentiel éducatif.
                        Je suis d'accord avec ça: les échecs ne devraient pas servir qu'à amuser si on veut tirer le maximum. Mais, il est aussi souhaitable de ne pas tomber de l'autre côté du balancier en pensant seulement développer les compétences échiquéennes de l'enfant (i.e.: insister sur la caractéristique "éducative" du jouet éducatif de ton exemple). On risquerait à ce moment de perdre tout le bénéfice du "jeu"... bref, un juste équilibre des choses est souhaitable si l'objectif est de favoriser le développement tout en s'amusant! Cela dit, ça ne veut pas dire qu'il n'y ait pas quelques individus qui sortiront du lot et qui pourront évoluer du côté extrême du balancier et qui s'amuseront toujours, même en travaillant très fort sur leur jeu... mais c'est une minorité selon moi.

                        Un bon exemple pour illustrer ce point est la musique. Tout comme les échecs, la musique participe au développement de l'enfant. Maintenant, rien ne sert de former des musiciens qui joueront dans un orchestre symphonique (il y en aura une minorité) seulement dans le but de développer l'enfant. La musique doit plutôt être vue comme étant un outil de développement... et si on force l'enfant à se pratiquer à tous les jours afin de devenir une musicien chevronné alors qu'il ne veut pas et ne s'amuse pas, bien on risque de le perdre tout simplement... et je ne pense pas que l'on aura profiter au maximum de l'outil de développement qu'est la musique à ce moment.

                        Ce qui est bien pour les échecs, c'est que c'est un outil de développement très abordable: un échiquier est beaucoup moins dispendieux qu'un instrument de musique, les jeunes peuvent s'accomplir plus rapidement et on peut assouvir notre soif d'apprendre presqu'indifiniment! Ces sont des arguments convainquants quand vient le temps de vendre les échecs comme outil de développement parmis toutes les autres alternatives qui s'offrent aux parents et enseignants!

                        Comment


                        • #13
                          Re : Les échecs comme outil de développement

                          Merci Dominique, je crois que tu as bien compris mon message. Étant ''extérieure'' aux échecs, sauf lorsque je dirige l'équipe-école, je vois des enfants qui n'ont plus d'autres plaisirs que de plaire à leurs parents, ou de gagner sans penser que perdre est un apprentissage. Je vois aussi des parents et des entraîneurs qui ressemblent à certains parents d'estrade au hockey...
                          D"où le fait que j'ai insisté sur la notion de plaisir... Je pourrais répliquer aussi qu'en tant qu'orthopédagogue,j'ai pu observer que là où le plaisir et la motivation intrinsèque n'y sont pas, il y a peu d'apprentissage !

                          Comment


                          • #14
                            Re: Re : Les échecs comme outil de développement

                            Originally posted by line lamontagne View Post
                            D"où le fait que j'ai insisté sur la notion de plaisir... Je pourrais répliquer aussi qu'en tant qu'orthopédagogue,j'ai pu observer que là où le plaisir et la motivation intrinsèque n'y sont pas, il y a peu d'apprentissage !
                            Madame Lamontagne,

                            J'aimerais complémenter votre réplique car je crois qu'il y manque une notion importante.

                            Connaissez-vous des gens qui préconisent d'enlever la notion de plaisir de la pratique des échecs ? Moi je n'en connais pas une seule! Il n'y a pas de débat là-dessus. Le débat tourne davantage autour de l'idée que "pousser" les jeunes à apprendre et à developper leur capacité de toujours mieux jouer aux échecs risque de les priver de leur plaisir. Comprenez-vous la notion de "plaisir", telle qu'elle est vécue par les joueurs d'échecs ? Prenons un enfant qui débute. Initialement il va éprouver, par exemple, un grand "plaisir" à gagner une partie en administrant un mat en un coup élémentaire. Mais à mesure qu'il apprend de nouveaux cconcepts plus difficiles ce plaisir va forcément s'estomper à mesure que la notion de mat en un coup devient de plus en plus familière et banale. Pour éprouver un plaisir similaire il devra plutôt trouver de petites combinaisons, de plus en plus compliquées, des mats en 2-3 coups, et ainsi de suite. Il va aussi éprouver un plaisir renouvelé s'il réussit à battre des adversaires de plus en plus coriace.

                            Aux échecs le plalsir est intimement lié à l'acquisition de nouvelles connaissances afin de pouvoir trouver de "beaux" coups pour résoudre des problèmes de plus en plus complexes. L'acquisition de nouvelles connaissances est aussi nécessaire pour pouvoir apprécier toujours davantage la beauté inhérente des idées échiquéennes. Cet aspect esthétique est d'ailleurs particuliers aux échecs et aux arts comme la musique. Les activités sportives et la plupart des jeux en sont dépourvus.

                            C'est pour cette raison que l'on ne risque rien à stimuler et à encadrer fortement le processus d'acquisition de connaissances aux échecs. Plus on en sait, plus on apprécie le jeu d'échecs et plus on performe, si c'est notre ambition. Tout cela se tient, sans être le moins du monde contraire à la notion de plaisir. Ce sont les enfants qui ne font que s'amuser sans apprendre du "nouveau" qui risque le plus de perdre intérêt et de jeter leur dévolu sur de nouveaux jeux. D'autant plus que l'atteinte d'objectifs en compétition est pour beaucoup une puissante source de motivation. Sans ce succès généré par un apprentissage de qualité, il est difficile autant pour un adulte que pour un enfant d'éprouver ce plaisir dont nous parlons. Ce succès génère confiance et estime de soi quand il est le fruit d'un apprentissage et d'un effort concerté. Ça aussi c'est une source de "plaisir".

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                            • #15
                              Re: Re : Les échecs comme outil de développement

                              Originally posted by Jean Hébert View Post
                              Madame Lamontagne,

                              J'aimerais complémenter votre réplique car je crois qu'il y manque une notion importante.

                              (...)

                              Comprenez-vous la notion de "plaisir", telle qu'elle est vécue par les joueurs d'échecs ? Prenons un enfant qui débute. Initialement il va éprouver, par exemple, un grand "plaisir" à gagner une partie en administrant un mat en un coup élémentaire. Mais à mesure qu'il apprend de nouveaux cconcepts plus difficiles ce plaisir va forcément s'estomper à mesure que la notion de mat en un coup devient de plus en plus familière et banale. Pour éprouver un plaisir similaire il devra plutôt trouver de petites combinaisons, de plus en plus compliquées, des mats en 2-3 coups, et ainsi de suite. Il va aussi éprouver un plaisir renouvelé s'il réussit à battre des adversaires de plus en plus coriace.

                              Aux échecs le plalsir est intimement lié à l'acquisition de nouvelles connaissances afin de pouvoir trouver de "beaux" coups pour résoudre des problèmes de plus en plus complexes. L'acquisition de nouvelles connaissances est aussi nécessaire pour pouvoir apprécier toujours davantage la beauté inhérente des idées échiquéennes. Cet aspect esthétique est d'ailleurs particuliers aux échecs et aux arts comme la musique. Les activités sportives et la plupart des jeux en sont dépourvus.

                              C'est pour cette raison que l'on ne risque rien à stimuler et à encadrer fortement le processus d'acquisition de connaissances aux échecs. Plus on en sait, plus on apprécie le jeu d'échecs et plus on performe, si c'est notre ambition. Tout cela se tient, sans être le moins du monde contraire à la notion de plaisir. Ce sont les enfants qui ne font que s'amuser sans apprendre du "nouveau" qui risque le plus de perdre intérêt et de jeter leur dévolu sur de nouveaux jeux. D'autant plus que l'atteinte d'objectifs en compétition est pour beaucoup une puissante source de motivation. Sans ce succès généré par un apprentissage de qualité, il est difficile autant pour un adulte que pour un enfant d'éprouver ce plaisir dont nous parlons. Ce succès génère confiance et estime de soi quand il est le fruit d'un apprentissage et d'un effort concerté. Ça aussi c'est une source de "plaisir".
                              C'est aussi comme ça que je vois les choses.

                              D'un point de vue plus poétique, je compare parfois l'apprentissage d'un nouveau thème tactique ou d'une nouvelle notion de stratégie à L'ACQUISITION D'UNE COULEUR CHEZ CELUI QUI REGARDE.

                              Disons qu'un débutant (disons un enfant) aux échecs voit le monde en noir et blanc, ses yeux ne lui offrant pas de couleurs mais seulement le noir, le blanc et des teintes variées de gris.

                              C'est donc la situation de "LA VUE échiquéenne" du débutant aux échecs. Comme il ne VOIT pour ainsi dire presque rien, il déplace des pièces au petit bonheur. Il ne gagne que si l'adversaire, plus aveugle que lui, fait d'énormes cadeaux.

                              Puis il apprend un thème tactique, disons la fourchette du pion. Ce n'est pas beaucoup mais ça dépasse la simple marche des pièces. Ce nouveau thème permet à l'enfant de VOIR des occasions de gagner qui lui échappaient avant. Chaque fourchette qu'il plante lui procure une grande satisfaction, et même du bonheur :) IL VOIT PLUS, IL VOIT MIEUX. Comme si une couleur s'était ajoutée à sa palette de blanc, noir et gris.

                              Quant à l'apprentissage ou la découverte de la fourchette du cavalier, alors là, c'est l'ajout d'une couleur vive, scintillante, disons le rouge :)

                              Puis l'enfant apprend ou découvre le mat du couloir, le mat à l'étouffée (dur à battre, celui-là), etc.

                              Chaque découverte d'un thème ou d'une notion ajoute une couleur échiquéenne dans l'univers de l'enfant (univers visuel et cognitif).

                              Refuser d'enseigner à un enfant tel thème ou telle notion, surtout quand elle se présente dans une de ses parties à laquelle on assiste, et cela sous prétexte que ce serait "trop avancé", c'est le priver de VOIR une nouvelle beauté du jeu d'échecs, beauté qu'il avait là, devant lui, elle qui attendait qu'une chose : être VUE et appréciée. C'est empêcher l'enfant de se débarasser de sa cécité partielle. LE PRIVER DE VOIR.

                              Par ailleurs, plus l'enfant VOIT de thèmes et de notions stratégique, plus il apprend à PRÉVOIR, anticiper. C'est un pas vers l'abstraction... qui lui sera utile dans ses études et dans la vie.

                              Naturellement, l'apprentissage doit se faire graduellement : ne présenter une couleur à l'oeil que si cet organe a bien apprivoisé les couleurs auxquelles on l'a déjà exposé. (Ne présenter un thème ou une notion à l'enfant que s'il a bien assimilé ce qu'il a déjà appris.) Sinon, c'est l'éblouissement... qui empêche de VOIR. (Trop d'eau, on peut se noyer ; trop d'air, on suffoque.)

                              Qui voudrait priver des enfants de VOIR clair aux échecs
                              (cf. Henri Tranquille, "Voir clair aux échecs")
                              ou de VOIR un grand nombre de couleurs,
                              sur l'échiquier et dans la vie ?

                              JPR
                              .
                              Last edited by Jean-Pierre Rhéaume; Friday, 12th September, 2008, 08:23 AM. Reason: Une coquille : "cognitif" et non pas "conitif".

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